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La fin du droit ? "Le bitcoin est une monnaie...", Manuel VALENTE, mais non.



Michel de l'Hospital, Bronze du Tribunal de commerce de Paris - Blog Direct Droit
Michel de l'Hospital, Bronze du Tribunal de commerce de Paris - Blog Direct Droit
"Le bitcoin est une monnaie...", ainsi commence l'intervention de M. Manuel VALENTE, directeur de la Maison du bitcoin, et ce dans une conférence du Barreau de Paris... Mais non monsieur, doit-on dire. Une telle phrase dans une copie de droit impliquerait une sanction très négative... A ce jour.

Au mieux, puisque les pouvoirs publics sont noyés, perdus, dissous..., et que la terminologie semble faire le droit, on peut dire que le bitcoin est une cybermonnaie (JORF n° 0121, 23 mai 2017). Mais une cybermonnaie n'est pas de la monnaie. Pour l'heure.

Il est effrayant de voir tout le droit, que le citoyen paye cher (le législateur et les ministères et les administrations...), s'effondrer sous le regard manifestement intéressés d'autres acteurs publics, également coûteux : les autorités bancaires et de régulation.

Mais certes elles commentent et réfléchissent. On fait des copies, au lieu de diriger. D'inventer demain : adopter une politique.

Et quand on dit "tout" le droit c'est aussi tout le droit européen !

On se croyait hyper régulé, on est en fait dans une société libertarienne.

Le moindre ingénieur peut créer sa monnaie !

Ne dites surtout pas que la BCE a une compétence exclusive en matière monétaire : on signe des traités qui ne servent à rien, on l'a vu avec le financement des Etats par la BCE (sous les auspices du juge européen : la CJUE !).

Bon, cette protestation n'est pas naïve, de multiples nuances sont à y apporter.

Justement, en parlant de nuances, il en en faudrait un tout petit peu du côté des ingénieurs et autres acteurs. Les plus grands ont été nuancés, mais ils avaient en charge de construire les piliers de la pensée occidentale (voir : E. Helmer, De quoi la monnaie est-elle la mesure ? Aristote, Diogène et Platon ou la convention monétaire dans l’horizon du politique, Cahier d’économie politique, n° 72, 2017, p. 7).

On est sans doute au début d'une nouvelle forme de monnaie, et peut-être aussi à la fin du droit.

Quelques énarques qui nous gouvernent, élus ou nommés, devraient y réfléchir. Les non-énarques également qui semblent égayés par le pouvoir, transformé en cavalcade médiatique souriante, alors qu'il est une charger grave.

Quand ils auront des monnaies nouvelles et des multiples machins nouveaux, mais plus l'arme du droit, que feront-ils ?

Sans l'arme du droit, plus de droit.

Oui, la fin du droit.

La fin du droit...?



Vidéo de la conférence






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