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La question de cours... petits conseils aux étudiants.



La question de cours... petits conseils aux étudiants.
Elle est plate. Elle est attendue. Elle est même souvent souhaitée, mais elle fait pourtant nombre de déçus. La question de cours est celle qui reprend un intitulé du cours, une section, paragraphe... Sans originalité, elle figure dans tous les manuels. Elle va donner aux étudiants qui ont appris, parfois par coeur, parfois sans bien comprendre, la possibilité de surmonter cette épreuve en... récitant.

La question de cours est en apparence facile et, comme souvent, cette facilité est trompeuse, si du moins le correcteur est quelque peu sévère.

Attaquer sa copie sans réfléchir au sujet est un danger. On peut être tenté de vouloir écrire au plus vite car, en apparence, la question ne pose pas de difficultés, mais il y a toujours des points à préciser et éclaircir. Et en méthode il convient de faire un point d'ordre. Tout sujet suppose une réflexion préalable pour le situer dans une matière, une problématique ou dans son contexte social (utilité et intérêt de la question). Tout sujet suppose de le définir sous diverses facettes. Lorsque la réponse à une question de cours débute sans cette réflexion préalable, le correcteur sait que l'auteur manque d'un sens important et constatera un manque de pertinence.

"Tout mettre" n'est alors peut-être pas la solution car cela consommera tout le temps de rédaction (ou de préparation de l'oral). Toutefois, plus pour la question de cours que pour une autre épreuve, le correcteur sera souvent enclin à exiger que toute la connaissance utile (bref tout son cours) soit répété. Ce faisant, le correcteur pousse à favoriser la récitation ce à quoi l'épreuve, par nature, pousse. Les étudiants connaissent leurs enseignants et doivent tenir compte de cet aspect qui, avouons-le, peut être contingent.

Il reste que, pour séduire le correcteur et obtenir une très bonne note, il faudra oser introduire (et délimiter) le sujet, oser conclure sur son utilité. Il faudra oser s'approprier la question, ce qui démontrera que la réponse n'est pas seulement sue, mais qu'elle est assimilée. Cela entend que l'étudiant pourrait mettre en oeuvre la réponse en pratique. On commence officiellement à revenir sur les savoirs académiques avec la propension à exiger la professionnalisation. Or la question de cours est justement l'inverse le plus complet d'un savoir professionnel. La réponse doit ou peut donc montrer l'intérêt pratique de la technique présenté. La révélation du sens pratique, de la sensibilité professionnelle du candidat démarquera sa réponse des autres : il évitera la platitude de sa réponse.

Telle que présentée, la question de cours est une épreuve en soi, ce qui en vérité mérite plus que nuance. Erigée en sujet de dissertation, la même question de cours prend soudainement une majesté qu'on ne lui soupçonnait pas. Rédiger en une épreuve courte d'une heure deux réponses à deux questions de cours semble fort loin de la dissertation.

Composer sur deux questions dont l"une est "les décisions extraordinaires dans la SARL", ne semble pas être le même sujet que si l'épreuve dure trois heures. Dans le second cas, le temps octroyé permet de détailler le processus des décisions dans les sociétés et de donner une dimension théorique au sujet : comment doit se diriger et contrôler une société... Dans le second cas, rédiger en affichant un plan sera également nécessaire pour clarifier le débat ; la question de cours rédigée en un temps bref autorise probablement à n'exposer qu'en forme de paragraphes (certes ordonnés) et non dans le cadre d'un plan formel.

On retrouve alors la justification de ce que, même pour une question de cours, en quelques brèves phrases, le candidat doive donner à son travail pertinence et intelligence.





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