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Solde bancaire : soldes ou solde ? Le pluriel forge le singulier montrant l'unité de toute chose, depuis Héraclite...

La diversité des soldes bancaires donne l'unité du solde. Fondamentalement !



La pluralité et la diversité forgent l'unité : la contradiction qui surgit du propos n'est qu'une apparence. Ce sont ces vérités essentielles qui permettent de comprendre le droit. A défaut de pratiquer ces vérités essentielles, le juriste n'est qu'un triste répétiteur de règles qui s'expose, dans deux décennies, à être remplacé par une machine dite intelligence artificielle (IA) - mais aucune IA n'ira chercher Héraclite...

Quand une technique juridique existe sous diverses formes, elle existe encore dans toute son unité.

Ainsi, le pluriel forge le singulier, la diversité l'unité.

Héraclite observait ou enseignait déjà cela il y a 25 siècles, il serait curieux de l'avoir oublié. Ce philosophe, dit présocratique, relevait qu'on ne se baigne jamais dans le même fleuve, lequel est un, mais lequel n'est jamais le même avec des eaux toujours renouvelées. La diversité des eaux fait pourtant l'unité du fleuve (voyez pour quelques citations fameuses le très remarquable : Les débuts de la philosophie, Des premiers penseurs grecs à Socrate, Ouvertures bilingues / Fayard, 2016, not. p. 279, par A. Laks et Glen W. Most).

Dans une vue générale et ordinaire, le pluriel semble contredire le singulier... et voilà tout ! Pourtant les deux se complètent autant qu'ils ne se distinguent ou ne s'opposent, se donnant chacun l'autre un sens. Un lien existe entre les deux qui n'est pas la vulgaire séparation.

Il n'y aurait pas de singulier si le pluriel n'existait pas : le pluriel ne peut qu'exister dans un genre qui a nécessairement son unité (de genre !). Mais l'essentiel, pratique (ou "pragmatique" pour répondre à la pulsion linguistique du moment), est de ne pas être perdu par la pluralité des choses pour retrouver l'unité de toute chose.

Ainsi, le sujet technique "le solde bancaire : singulier ou pluriel, solde ou soldes" invite à élever le débat. Il ne s'agit pas de réciter les divers soldes (sauf à viser 11/20 au mieux) mais à les inventorier pour en retrouver l'unité. L'exposé des divers soldes, encore qu'elle puisse être riche, ne répond par à la question (un sujet de dissertation).

Il faut aussi situer le sujet dans l'espace juridique. Le solde peut disposer de caractères juridiques spéciaux selon les différentes sortes de comptes, ces derniers n'étant fondamentalement qu'une convention (mais aussi un tableau comptable, mais aussi une partie de la comptabilité bancaire - ce qui en général n'est pas dit) ; mais, le sujet dépasse les diverses formes de comptes : en effet, tout compte a un solde !

Voilà le cap fixé : dire la diversité pour néanmoins affirmer l'unité.

Le reste n'est qu'exécution dont on indique quelques éléments.

Le solde mensuel, le plus connu, n'est presque rien aujourd'hui, quand le solde quotidien ou journalier est consultable chaque jour (convention de services internet, on rappelle en deux lignes tous les actes signés qui font le compte) ; le solde quotidien, pour tel jour, a toujours existé et importé (nécessité de vérifier la provision suffisante d'un chèque) ; à ces divers soldes intermédiaires s'oppose le solde terminal, le solde définitif (avec son cortège de précisions, de vérifications, et sa consignation dans un arrêté de compte constatant entre autres son règlement).

Au-delà de la diversité, quelles remarques appellent l'unité pour être comprise, éclairée ou caractérisée ?

Fondamentalement (mot employé souvent à tort et à travers, et même à tort et de travers), l'unité du solde se retrouve dans sa fonction. Dire si le client est créditeur ou débiteur. Le solde se comprend ainsi à travers sa fonction. Il s'éclaire en disant qu'il est le fruit de la compensation des crédits et des débits, soit une réalité mathématique. Ce qui caractérise le solde est de relever d'un compte, c'est-à-dire non pas d'une technique bancaire mais d'une convention que toute personne peut conclure avec une autre. D'où la merveilleuse mécanique du compte courant (bancaire ou non) dont le solde fuyant était insaisissable jusqu'en 1973...

Ainsi, malgré la technocratie juridique, légale ou contractuelle, celle des lois ou des contrats de cent articles, les soldes que l'on rencontre laissent intact le solde dans son unité.

L'unité du solde est examinée après l'étude de sa diversité.

Le solde résulte de l'unité de la pensée mathématique, comptable et juridique qui donne une technique simple. Le solde est "un", un chiffre, un montant, une créance. Il permet de dire si je suis créancier ou débiteur de mon correspondant, si je lui dois de l'argent ou s'il m'en doit. C'est que le compte bancaire est de la monnaie, laquelle, aussi, manie le pluriel et le singulier.

Dans l'idéal il faudrait faire un A et un B sur cette unité : A - L'unité mathématique du solde (tout solde est un compte, euh... le résultat de calculs des débits et crédits) ; B - L'unité juridique du solde (tout solde indique qui est créancier...).

On peut conclure en disant que l'on rejoint, avec la réalité technique du solde, la vue philosophique la plus caractéristique d'Héraclite. Pour lui, le monde est un écoulement permanent ce qui évoque, dans un langage contemporain, la fuite du temps. Ce penseur, qui a structuré la pensée occidentale, eut une inspiration suggérant le sort de l'univers découvert il y a peu (encore que l'expansion ne soit pas exactement un flux...).

Comme l'univers, le solde est un devenir permanent, est en devenir permanent : il existe à chaque instant mais aussi change presque à chaque instant. Il est un flux de chiffres, de montants et de créances.

Héraclite aurait aimé le droit.




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1) Cette loi de l'unité est le résultat et à la fois le fondement du logos. Héraclite tient pour barbares ou pour des barbares ceux qui ne saisissent pas cette vérité. Cette expression (extraite du fragment 1) ou mot de barbare a eu un succès millénaire puisque, au fil des siècles, est devenu "barbare" tout individu qui n'est pas civilisé pour ne pas avoir accédé à la raison. Cela étant dit, cette pensée déployée pour le pluriel et le singulier, n'est qu'un élément de la pensée de l'écoulement des choses et du temps qui caractérise mieux la pensée d'Héraclite.





Vues sommaires sur des corrections possibles.

Le sujet dit pluriel on garde donc sinon le mot au moins sa racine lexicale (comment ne pas faire du HS : en utilisant les mots du sujet !), on dira pluralité ; on fait pareil avec singulier, mais on pourrait dire unité ce qui, au premier coup d'oeil, ne serait pas trahir les termes du sujet !


I. La pluralité des soldes bancaires

A. Les soldes intermédiaires
1) La tradition du solde mensuel
2) L'existence de divers soldes

B. Le solde définitif
1) La condition d'une cause d'extinction du compte
2) La nécessité de calcul du solde du compte

II. La singularité du solde bancaire

A. La fonction du solde

1) L'information de l'existence d'un crédit
2) L'information de l'existence d'un débit

B. Les effets du solde

1) La possibilité d'un fonctionnement en débit
(intérêts, convention de crédit)
2) Les difficultés d'un fonctionnement en débit
(avertissements, refus d'opérations, demande de régularisation d'un crédit à la consommation, risque de résiliation du compte)

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Tout sujet se "remonte" ou se "descend" ; l'idéal étant de rester en pleine cible. Mais certaines circonstances peuvent amener à ne pas rester dans la pleine cible, ce qui est prendre un risque (qui peut être payant).

En 'remontant le sujet" (par rapport au plan ci-dessus), on peut se contenter d'un traitement technique et positiviste :

I. Les soldes intermédiaires
II. Le solde définitif

L'intelligence pure du sujet est évincée, soit qu'elle ne soit pas vue, soit que l'étudiant estime qu'elle est trop difficile à traiter (in fera un mot de conclusion sur l'unité du sujet).

On peut "descendre" le sujet pour approfondir les effets du solde et sa nature monétaire.
Il n'y a pas un bon ou un mauvais traitement : il y a à ajuster. Si votre correcteur semble mal connaître la monnaie, sujet assez souvent évité, ce traitement en profondeur peut ne pas être recommandé.

Un tel traitement suppose d'aller très vite sur la première partie et impose une copie avec 3 intercalaires.

I. L'unité du solde bancaire par-delà ses diverses formes
(voir plan ci-dessus)
II. Les fonctions du solde bancaire par-delà son unité
A. Les effets conventionnels du solde
- le solde créditeur
- le solde débiteur
B. La réalité monétaire du solde bancaire
- le solde créditeur est de la monnaie
- le solde créditeur est une partie de la comptabilité bancaire


Mon ouvrage vous donne en synthèse les éléments utiles sur la monnaie pour rédiger un tel devoir.



Solde bancaire : soldes ou solde ? Le pluriel forge le singulier montrant l'unité de toute chose, depuis Héraclite...

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