François Bayrou sonne le réveil de la "démocratie chrétienne" !

Un homme meurt facilement, un courant de pensée commun à des centaines de millions de personnes, et à des dizaines de pays, meurt moins facilement. Une doctrine subsiste jusqu'à n'être qu'un paragraphe de livre d'histoire ou de droit constitutionnel ou de science politique... mais il demeure au moment ou il "rebondit".

Il y ab[ quatre raisons ]qui font que l'animal politique Bayrou regrette la tournure des événements politiques et gouvernementaux, sa "sortie" sur France Info, il y a quelques jours, valait le détour. Quelques rares analystes ont pris la mesure, au fond du fond, de la démarche, du sens de cette rupture. On peut la mesurer avec ces raisons.

Il y a d'abord le coup de barre à droite qui de surcroît s'opère dans le boucan d'un bling-bling sarkozyste, ce qui est aux antipodes de la culture de démocratie chrétienne, l'inexpérience du Premier ministre ne devant pas non plus lui plaire ;

Il y a ensuite le phénomène de disparition ou dilution du MODEM dans un gouvernement et une majorité où aucune personnalité ou aucun de ses ministres ne portera la flamme de toujours, et pour diverses raisons ; passons pour n'être discourtois avec personne ;

Il y a encore, quoique l'on frôle le paradoxe, le sentiment que LREM - Renaissance n'existe pas et que ce sont des miettes de parti politique que l'on retrouvera en janvier 2027 au moment de proposer un candidat à la présidentielle, mouvement qui emportera par le fond Horizon de Edouard Philippe qui existe tous les 36 du mois ;

Il y a enfin le délaissement de l'Humanisme qui naguère était invoquée par des partis représentant plus de la moitié de l'électorat, ce qui n'est plus le cas : les extrêmes ont monté, le PS ne porte plus rien (il ne se porte pas lui-même), il n'y a plus de partie de droite comportant une aile centriste... donc seul le MODEM peut porter, dans sa tradition de démocratie chrétienne, cette aspiration et modération de la vie publique.

Bayrou a bien roulé sa bosse et on peut en dire beaucoup de choses, mais il m'étonnerait que l'on puisse considérer que son humeur est seulement personnelle. Elle est, en vérité, éminemment politique. S'il rouspète pendant les deux ans à venir, il en restera quelque chose. Quoi ? Seul l'avenir le dira !

Dans quelques semaines, après les élections européennes, quand les députés du MODEM réaliseront qu'ils ne seront plus jamais élus nulle part, nombreux sont ceux qui trouveront que l'étiquette MODEM n'est pas si mauvaise (elle impliquera encore l'appui de LREM - Renaissance...).

Dans cette affaire, totalement politique, le dossier judiciaire MODEM / BAYROU est sans incidence (ce qui ne veut pas dire que cela ne le gêne pas, il a dit lui-même "cauchemar"). Ce qui peut se jouer est politique. Cela concerner 5 millions d'électeurs qui ne s'arrêteront pas à des déboires judiciaires ou même à une condamnation pénale. Une première condamnation à 75 ans pour une affaire dont on n'a rien retiré personnellement comme "enrichissement personnel"... ça ne pèse pas grand chose en politique.

Si l'on veut donner une tonalité quelque peu scientifique et noble aux propos libres, graves et un peu désespérées de François Bayrou, on peut sans doute dire cela.

François Bayrou sonne le réveil de la "démocratie chrétienne" !

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Vous devez pouvoir lire quelques thèses sur la démocratie chrétienne pour vous convaincre de l'importance de cette doctrine... A vous de voir.

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L'auteur n'appartient à aucun parti politique et n'a aucun lien d'intérêt avec quelque parti que ce soit.