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L'improbable s'est réalisé : un tsunami Bardella, désormais les vannes sont ouvertes.



La succession de toutes les compétences, experts et meilleurs diplômés n'est pas parvenue à redresser le pays. C'est désormais toute une large partie de la classe politique qui risque d'être évincée au cours des trois prochains scrutins. C'est un tsunami qui se prépare.

Quand Marine Le Pen a posé l'équation Bardella, il y a quelques années, c'était une équation impossible.

Cette succession à la présidence du parti, du RN, n'avait aucun sens, sinon celui de placer à sa tête un loyal serviteur.

Or les circonstances, exceptionnelles, ont sédimenté le jeune homme qui semblait juste bon à figurer sur une affiche ou un poster.

Les circonstances ont démarré en trombe et se sont additionnées :

- un président de la République qui dédaigne de faire une campagne législative et qui perd la majorité absolue et qui, ensuite, après dissolution, perd la majorité politique !

- un RN annoncé comme pouvant gagner les législatives et qui n'obtient "que 89 députés", et voilà la frustration de ses électeurs qui devient un moteur politique qui continue de tourner à plein ; la vielle thèse un peu usée de l'UMPS est devenue une réalité ;

- le fait est d'autant plus opérant que LFI a une stratégie visant une ultra-minorité des citoyens, ce qui a fini de dissoudre la gauche entre bilans médiocres et mollesses congénitales ;

- et il reste que la droite élue par la gauche et la gauche élue par la droite c'était moins un "front républicain" qu'un précipice républicain pour nombre de ses acteurs ;

- congédier E. Borne sans crier gare pour y mettre le jeune Attal n'avait aucun sens, elle était certes un peu au milieu mais un président a besoin d'un Premier ministre... la dissolution a ouvert une autre séquence ;

- là dessus, alors que la nomination d'un PS en Premier ministre l'aurait vu être renversé, puis on repartait sur des chefs de gouvernement du centre, la nomination de Michel Barnier, au charme bien réel mais bien désuet, n'a pas permis de solidifier le bloc central (image bien fragile) ;

- François Bayrou a ensuite monté trois ou quatre marches mais il en a raté deux et cela suffisait à ce qu'il se décidât, seul, de se couler en posant la question de confiance ;

- la nomination par Macron d'un Premier ministre aux ordres annoncé depuis des mois a fini de plonger dans les arcanes de la IVe République, une hantise françaises, et cela a ratatiné les dernières paillettes de crédit de ce bloc central ;

- et puis il y a l'usure des médias de droite dure qui bastonnent chaque jour la "bien-pensance" au nom du peuple assassiné, volé, violé, agressé... l'usure entreprise a consolidé la défiance des Français qui ne veulent plus qu'un libéré conditionnel ou qu'une personne sous OQTF fasse du mal ; on peut en penser beaucoup de choses intelligentes en criminologie, mais la science politique commande de faire ce constat : le peuple dit non ; et même s'il a tort, il dit non, il dit stop ;

- sur ce tout, déjà copieux, pas un ministre ne tient la route et le gouvernement n'a plus la moindre unité, même les éléments de langage faits de trois mots ne sortent plus des bouches sans autorité ni légitimité, devenir ministre est devenu une marque de discrédit, c'est ahurissant ;

- viennent là-dessus les actes qui semblent s'en prendre à une partie de la population (les propriétaires, les ultra-riches, les retraités...) pour réparer, comme vous voudrez, 8 ou 25 ans de gestion de bricolage ; cela excède les gens, qu'ils soient pauvres, riches, actifs ou retraités ou je ne sais quoi ;

Voilà qui poussait le RN à 45 et 46 %, et les derniers pas étaient les plus difficiles - même si un sondage n'est pas une élection.

Mais il y avait aussi des questions énormes sur Bardella lui-même.

Il y avait d'abord la concurrence avec Marine Le Pen, en soi.

Il y avait aussi à gérer la mise à l'écart annoncée de MLP qui est inéligible ce qui pourrait ou pouvait nourrir du ressentiment de ses électeurs qui doivent être très liés à elle ;

Il y avait (voir il y a encore) à s'interroger sur les capacités personnelles de Bardella : sans diplôme, sans expérience, sans métier...

Mais le temps passe.

Le "sans métier" apparaît semestre après semestre comme un homme politique ayant un mandat, et nombreux sont ceux qui disent c'est un métier.

L'inexpérimenté jeune homme expérimente, chaque jour, la gestion d'un parti et une activité politique dense, l'inexpérience s'efface.

Sur ce, au vu du niveau de certains diplômés, la condition du diplôme devient un défaut difficile à manier sauf à apparaître comme mesquin à taper en-dessous de la ceinture.

Les choses empilées font désormais pencher la balance en faveur du plateau du RN, et il doit espérer que ses détracteurs continuent à le traiter de parti facho car, manifestement, cet argument principal ne marche pas.

Tout n'est pas cependant clair et simple, personne ne veut la guerre avec la Russie et, sauf 1% d'illuminés ,personne ne voudrait vivre sous le régime de Poutine ou être son voisin, le RN doit gérer ça. Et quelques autres tendances patriotiques peu compréhensibles...

En tout cas, alors qu'il était probable qu'une victoire se ferait sur un coup, sur une campagne, sur trois mois, voilà que le RN pourrait figurer, pendant de longs mois, en tant que parti politique favori.

Voilà à gérer un autre défi.

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