Les "analyses" de plateaux sur le "scandale" de l'exécution provisoire relative à Nicolas Sarkozy (les autres on s'en fiche...) ont la légèreté de la fumée mais font un délicat écran. L'indignation à bon marché, de personnes qui ont une vague notion du système juridique, aucune de théorie du droit, peu de notions sérieuses de droit et aucune de droit pénal, aucune... ne laissera rien.
L'écran de fumée dissimule ce qui s'est passé.
Ce qui c'est passé c'est que le juges ne feront plus seulement trinquer des lampistes pour les "chefs" qui revendiquent toute autorité, commandent tout, jusqu'à l’État, décident dans les partis, décident dans les régions, et parfois à grands coups de mentons de chef et qui, quand un problème survient, ne serait...
... responsable de rien ;
... aucunement impliqué... quelle indignité ;
... au courant de rien ;
... sans aucun rapport avec leurs collaborateurs et subordonnés directs ;
... sans aucune participation aux faits problématiques.
Le propos dépasse le cas d'espèce, qui est néanmoins un sommet puisque est en cause un président et pour des agissements qui ont pu l'aider à gagner l'élection de sa dignité.
La classe des dirigeants, la caste des dirigeants, le clan des dirigeants et anciens dirigeants a bien compris le changement. On n'imagine pas le choc que c'est pour eux. L'actuel président de la République ne l'a pas compris avec des mots de soutien incompréhensibles dans un État de droit. Il a montré qu'il appartenait au monde d'avant, peut-être sans en avoir conscience.
Le temps des lampistes est révolu. Voilà une époque radicalement terminée, achevée, dead, finie...
Du privilège royal d'un Chirac dont l'élection aurait dû être invalidée, et qui est passé à travers toute sanction, il ne reste rien.
D'un Mitterrand qui écoutait tout Paris, avec l'art consommé du mensonge dans les médias, il ne reste rien.
Rien. Nada. Nothing.
La case prison sera très possible, surtout à la énième condamnation...
Il ne reste rien du privilège politique non-écrit... qui, notamment, s'exprimait par cette excuse inopérante de l'absence d'enrichissement personnel (phrase stéréotypée qui délivre un fait généralement faux : les fraudes servent à être élu ou mieux élu et impliquent de multiples profits d'ordre matériel pour la ou les fonctions et d'ordre moral). Ceux qui disent encore cela doivent vite changer de stratégie judiciaire car l'enrichissement personnel n'est pas un élément de qualification dans la plupart des affaires et infractions en cause.
Du privilège d'élu il ne reste rien.
Pas même le droit de passer un coup de fil aux copains, tel ou tel ministre ou tel ou tel membre de cabinet qui s'occupe, comme tant d'autres, plus des dossiers sensibles que de la politique de la France.
Pas même le droit d'éviter une exécution provisoire à laquelle, il est vrai, tout triple condamné a souvent droit... même ça, c'est terminé.
Pas même la possibilité d'éviter la détention provisoire.
Il leur reste la lenteur des procédures pénales qu'on peut ralentir jusqu'à l'outrance...
La procédure durera certes 15 ans, il y aura six arrêts de cassation, 10 arrêts de la chambre d'instruction, mais si ça commence avant des 60 ans de l'élu mis en examen, il es sûr tout de même de finir en taule - si l'affaire est grave.
La politique française va changer, car les 6 000 juges, eux, leur organisation et leur culture, on ne va pas la changer. Ils ont mis du temps à déployer leurs ailes, à pratiquer leur indépendance statutaire.
La fable des juges rouges ne tient pas, il y en a des rouges oui, et parfois assez arrogants et militants, mais il y en a des bleus (la magistrature est très embourgeoisée, presque plus que hier l'ENA), il y en a des blancs (qui se fichent un peu de la politique sauf de l’État de droit), et d'autres avec des couleurs marginales.
Il y a assez de diversité pour trouver 3 magistrats qu'on ne pourra pas attaquer personnellement et qui, avec 30 ans d'expérience, feront taire les roquets de plateaux à la solde de tel clan syndical, politique, idéologique, religieux ou d'affaires.
Et puis, timing amusant, il y a autre chose.
Les derniers gouvernements ont amélioré la situation matérielle (leur traitement) des juges ce qui doit les gonfler de l'égo judiciaire le plus haut qui n'ait jamais été ; ce n'est pas au moment où ces agents publics (magistrats et non pas "fonctionnaires") sont sensiblement augmentés, qu'il viennent de faire banco sur leur grille de salaire tandis que toute la fonction publique a son point d'indice et ses grilles bloqués, qu'ils vont se coucher devant des ministres ou parlementaires souvent sans diplômes, sans réelles compétences, sans culture... Les juges viennent d'être revalorisés pour un quart de siècle !
A travers le pénal, la magistrature a créé le pouvoir qu'on lui a refusé en 1958 et dont les élus ont abusé en voyant une magistrature faible. Les élus ont désormais intérêt à bien se tenir, le temps des indulgences est révoqué.
L'Autorité judiciaire c'est fini, voilà le Pouvoir judiciaire.
L'écran de fumée dissimule ce qui s'est passé.
Ce qui c'est passé c'est que le juges ne feront plus seulement trinquer des lampistes pour les "chefs" qui revendiquent toute autorité, commandent tout, jusqu'à l’État, décident dans les partis, décident dans les régions, et parfois à grands coups de mentons de chef et qui, quand un problème survient, ne serait...
... responsable de rien ;
... aucunement impliqué... quelle indignité ;
... au courant de rien ;
... sans aucun rapport avec leurs collaborateurs et subordonnés directs ;
... sans aucune participation aux faits problématiques.
Le propos dépasse le cas d'espèce, qui est néanmoins un sommet puisque est en cause un président et pour des agissements qui ont pu l'aider à gagner l'élection de sa dignité.
La classe des dirigeants, la caste des dirigeants, le clan des dirigeants et anciens dirigeants a bien compris le changement. On n'imagine pas le choc que c'est pour eux. L'actuel président de la République ne l'a pas compris avec des mots de soutien incompréhensibles dans un État de droit. Il a montré qu'il appartenait au monde d'avant, peut-être sans en avoir conscience.
Le temps des lampistes est révolu. Voilà une époque radicalement terminée, achevée, dead, finie...
Du privilège royal d'un Chirac dont l'élection aurait dû être invalidée, et qui est passé à travers toute sanction, il ne reste rien.
D'un Mitterrand qui écoutait tout Paris, avec l'art consommé du mensonge dans les médias, il ne reste rien.
Rien. Nada. Nothing.
La case prison sera très possible, surtout à la énième condamnation...
Il ne reste rien du privilège politique non-écrit... qui, notamment, s'exprimait par cette excuse inopérante de l'absence d'enrichissement personnel (phrase stéréotypée qui délivre un fait généralement faux : les fraudes servent à être élu ou mieux élu et impliquent de multiples profits d'ordre matériel pour la ou les fonctions et d'ordre moral). Ceux qui disent encore cela doivent vite changer de stratégie judiciaire car l'enrichissement personnel n'est pas un élément de qualification dans la plupart des affaires et infractions en cause.
Du privilège d'élu il ne reste rien.
Pas même le droit de passer un coup de fil aux copains, tel ou tel ministre ou tel ou tel membre de cabinet qui s'occupe, comme tant d'autres, plus des dossiers sensibles que de la politique de la France.
Pas même le droit d'éviter une exécution provisoire à laquelle, il est vrai, tout triple condamné a souvent droit... même ça, c'est terminé.
Pas même la possibilité d'éviter la détention provisoire.
Il leur reste la lenteur des procédures pénales qu'on peut ralentir jusqu'à l'outrance...
La procédure durera certes 15 ans, il y aura six arrêts de cassation, 10 arrêts de la chambre d'instruction, mais si ça commence avant des 60 ans de l'élu mis en examen, il es sûr tout de même de finir en taule - si l'affaire est grave.
La politique française va changer, car les 6 000 juges, eux, leur organisation et leur culture, on ne va pas la changer. Ils ont mis du temps à déployer leurs ailes, à pratiquer leur indépendance statutaire.
La fable des juges rouges ne tient pas, il y en a des rouges oui, et parfois assez arrogants et militants, mais il y en a des bleus (la magistrature est très embourgeoisée, presque plus que hier l'ENA), il y en a des blancs (qui se fichent un peu de la politique sauf de l’État de droit), et d'autres avec des couleurs marginales.
Il y a assez de diversité pour trouver 3 magistrats qu'on ne pourra pas attaquer personnellement et qui, avec 30 ans d'expérience, feront taire les roquets de plateaux à la solde de tel clan syndical, politique, idéologique, religieux ou d'affaires.
Et puis, timing amusant, il y a autre chose.
Les derniers gouvernements ont amélioré la situation matérielle (leur traitement) des juges ce qui doit les gonfler de l'égo judiciaire le plus haut qui n'ait jamais été ; ce n'est pas au moment où ces agents publics (magistrats et non pas "fonctionnaires") sont sensiblement augmentés, qu'il viennent de faire banco sur leur grille de salaire tandis que toute la fonction publique a son point d'indice et ses grilles bloqués, qu'ils vont se coucher devant des ministres ou parlementaires souvent sans diplômes, sans réelles compétences, sans culture... Les juges viennent d'être revalorisés pour un quart de siècle !
A travers le pénal, la magistrature a créé le pouvoir qu'on lui a refusé en 1958 et dont les élus ont abusé en voyant une magistrature faible. Les élus ont désormais intérêt à bien se tenir, le temps des indulgences est révoqué.
L'Autorité judiciaire c'est fini, voilà le Pouvoir judiciaire.
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Sur les plateaux beaucoup font les malins en s'improvisant commentateur du droit pénal, mais un président de la République en prison a déjà tout changé.
Association Le Vol du Bourdon (Thiers). Discutons de la régulation de l'IA !