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La mathématique biologique souligne le sujet de l'épistémologie : le langage mathématique lirait du VIH dans le coronavirus ?!



Le langage mathématique permettrait de lire du VIH dans le coronavirus ! En pleine crise sanitaire, un second orage épistémologique éclate (le premier est constitué des querelles et discussions sur le traitement et les pratiques de l'IHU de Marseille). Cette fois, il tient plus clairement au mélange de deux sciences remarquables. La problématique est connue, c'est celle de la biologie dont certains auteurs voudraient qu'on s'y serve davantage de la mathématique.

C'est une affaire épistémologie que d'implanter une matière dans une autre pour l'interroger : entendez en offrir une nouvelle lecture, une nouvelle vision... une nouvelle écriture.

Je fais court pour ne pas passer pour un fou (juste pour un original).

Le langage mathématique correspond à une écriture mixte de signes mathématiques et de ceux de la langue naturelle soit, en simplifiant, des chiffres et nombres et des lettres et mots (voir la seconde illustration, le livre du prof. Tenenbaum). Ainsi, la mathématique correspond aux enjeux de toute langue (précision, abstraction, règles d'usage, précision des concepts...). L'affaire n'est pas toujours vue de la sorte... Peut-être qu'avant de faire de multiples opérations, faudrait-il mieux expliquer cela aux élèves.

Avec la thèse du Professeur Montagnier, qui fait scandale, c'est cette question qui est posée.

On parle outre le débat sur la véracité de cette thèse, qui ne nous intéresse pas ici, et sujet sur lequel nous ne pouvons avoir aucune opinion. Nous profitons de l'occasion qu'il offre pour remarquer le choc épistémologique dont il témoigne.

La thèse est intéressante car on se trouve en présence d'une tentative de lecture de phénomènes naturels (biologiques) par une langue qu'on voudrait être plus éclairante, la mathématique. Le professeur Montagnier a dit que c'était une analyse mathématique qui permettait de dire que le coronavirus incorporait du VIH.

Outre cet exemple, qui crée la polémique, le sujet existe bel et bien. La démarche de l'utilisation des mathématiques en biologie est un fait et un fait dynamique.

Condamnation, large, de la tentative de Luc Montagnier, article du Figaro

Les remarquables éditions Iste ont à leur catalogue un ouvrage sur le sujet (illustration, par le professeur Roger Buis).

Lien vers l'éditeur Iste bien sûr, un ouvrage sur la biologie mathématique ou la mathématique de la biologie

Ces méthodes et recherches posent des questions d'épistémologie ; sont interrogées les diverses facettes des sciences. Le spécialiste se conforte souvent dans sa matière, déjà très riche, sans en regarder les facettes, souvent poreuses, et qui donnent sur une autre discipline, science.

Pour le juriste, l'épistémologie renvoie pour l'heure à des questions assez classiques, surtout avec les matières voisines (science économique, sociologie...). La problématique est cependant peu étudiée. Or le juriste doit comprendre le monde dans lequel il vit puisqu'il prétend le juger pour lui dire, certes en appui de la loi, ce qui est autorisé et ce qui est interdit.

Pour assumer pleinement cette mission, la question épistémologique s'impose. Sinon, le juriste est le simple scribe du pouvoir politique qui lui demande de réciter et ordonner ses mille et une prescriptions (lois, décrets et par ces temps : ordonnances !).

Le juriste est désormais confronté à des réalités qu'il tenait à distance ; l'internet, la blockchain, l'IA.... la science informatique lui apporte aussi et notamment des questions mathématiques et de science physique. or le problème épistémologique, qui est un problème de philosophie des sciences, se pose de façon concrète. Le collègue chercheur de l'autre matière a tendance a débouler avec sa méthode, ses concepts et ses lois (raisonnements) et à vous dire voilà la vérité.

L'IA pose ce problème, et nombre de juristes croquent dans la pomme sans même le savoir ! Ils adoptent déjà les solutions de l'informatique artificielle (mon expression) puisqu'ils en ont peur avant même qu'elle n'existe. Et dans cette même circonstance, d'autre la vantent et déjà l'adoptent ! Le manque de recul tient à l'absence de repères épistémologiques.

La question épistémologique pourrait donc devenir une thématique de recherche et d'enseignement. Partout dans l'Université ! Au moins pour les juristes pour un peu dans le coup...

La thématique de la mathématique appliquée à la biologie l'indique sans froisser personne.







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Pour un croisement original des langages naturel et mathématique, en illustration, le livre de Gérald Tenenbaum, des mots et des maths.

La mathématique biologique souligne le sujet de l'épistémologie : le langage mathématique lirait du VIH dans le coronavirus ?!

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