hervecausse

Notre-Dame périt au feu !



Un fin filet de fumée
Quelques lueurs oranges
Le diable de feu entame son jeu
Il fête discrètement son heure
Il a attendu quelques siècles
Il a couvé ces dernières heures
Il a saisi sa chance
La fumée pousse en bouffées
Il danse à présent
On s’interroge au loin

Plus près, l’orange est vif
La flamme a donc surgi
Bien plus bas viennent des voix
En simples exclamations étouffées
Il est aussi des voitures ralenties
Des pas hésitants aux regards perplexes
Des gens regardent, d’ici,
De là ou de plus loin
Car au-delà du quartier se forment
Des inquiétudes éloignées
Pour ces hautes fumées
Provenant de l’île de la cité

Ici la flamme triomphe
La flamme orange rougit
Elle s’impose au toit
Un feu attaque Notre-Dame de Paris !
La fumée unie d’épaisseur
Monte en force dans le ciel
Sa douce grise couleur
Ignore le sentiment de malheur
Qui se répand dans les cœurs
Elle monte dans une belle largeur

Tous les esprits ont compris
Les avertisseurs sont à plein
Il s’agit d’un combat qui s’engage
Un combat qui doit fixer son sort
Un combat à la vie à la mort
Des siècles resplendissants sont balayés
De mille flammes de grande hauteur
Telles la victoire du mal à son acmé
Les Chrétiens sont à terre
Les parisiens ne peuvent rien faire
Tous sont en enfer sur terre

La nuit tombe pour mettre en lumière
Le démon qui s’affaire et s’active en un tableau inédit
Le feu est devenu un vaste et profond brasier
Faisant sortir de toutes les silhouettes des cris
Flammes et fumées s’étirent paraissant tenir aux nuages
La cathédrale devient un simple réceptacle
De cendres et de matières en fusion affalées
Plus haut, la flèche, par trop attaquée
Se brise en un film incroyable
Elle aussi est jetée aux flammes du sol
Qui à leur tour sont agrandies
Notre-Dame joue sa vie
Sous le ciel noir de la nuit
S’installe une tristesse infinie

Pendant toute une longue nuit
La gloire de l’enfer se dresse dans le ciel
Le démon qui se déchaîne en un spectacle
Gigantesque et vif qui tient seul dans les airs
Les flammes démoniaques chassent la nuit
Découpent en ombre les tours inquiètes
Des prières volent dans un clair-obscur inédit
Qu’on ne vit jamais en plein Paris
Seule se voit depuis les cieux
Une grande croix rouge de feu

Une croix ?
Au pire moment ?
Comme un signe du ciel !

L’édifice résiste dans son âme
De pierres taillées qui ne s’enflamment
Aidées par les eaux froides de cent lances
Elles contiennent le diable dans sa danse
Par l’eau de la Seine, la vieille alliée,
L’incendie ne progressera plus
Qu’enfin le désastre cesse à la vue

Vous ne croyez pas ce que vous avez vu
Qui par la faute d’on ne saura jamais quoi
A saisi votre regard en œil hagard.
A la fin de la nuit et en catimini
Le fleuve d’eau a bu toutes les flammes
Il n’est plus que quelques taches rouges
La Cathédrale est là qui ne bouge
Meurtrie à mort mais fière dans son âme
Par sa façade qui enfin sort de la nuit
Malgré l’attentat séculaire qui s’est produit

Avec ce toit magistral évanoui
Cette nuit, des mains et des outils sont partis
Dans un brasier d'enfer sur terre
Entendez les échos de ce qu’ils taillent
La charpente désormais céleste
La pierre, ou qu’ils martèlent le fer
Il y a cent ans, il y a mille ans
Des décennies de bâtisseurs simples
Ouvriers ayant donné, leur temps, leur vie
Car oui ce sont eux qui l’ont bâtie
A nouveau ils ont péri
Morts, comme ça : montés au ciel !
Priez pour ces hommes, ces femmes
Ces enfants de Dieu martyrs de siècles si durs
Qui nous voient brûler notre futur
Et qui nous regardent tristement
Avec aux yeux cette injonction :
Priez pour Notre-Dame !





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