hervecausse

Nous allons donc tous en mourir !



La neurasthénie générale...
Nul ne l'a vue venir.
Les tombes ont parlé.
Les ouvrir.
Les fermer.
Les ouvrir.
Les fermer.
Cent fois, la chose a paru étrange.
Alors ils furent comptés.
Ces corps de gens normaux.
Au point d'être morts.
Morts comme les autres morts.
Froids, marqués et figés.
L'horreur de la mort.
Son silence immobile.
Certains furent trouvés en pleine nature.
Parfois en plein soleil.
La première vague.
Opaque, invisible.
La deuxième vague.
Nette, puis virulente.
Les gens se sont mis à mourir.
En quelques heures.

Ils s'échouaient au hasard d'un endroit.
Les oiseaux se cachent pour mourir.
Pas eux, ils ne savaient pas.
Ils ignoraient ce mal de mort.
Ils moururent partout.
Un parking à peine en retrait.
Un banc à l'orée d'un bois.
La salle de repos du travail.
Ainsi mourut plus du tiers de l'humanité.
Et elle meurt encore, d’une plus fine sélection.

L’Humanité meurt.
De rien, sinon d'elle.
De sa volonté profonde de changer.

Certains meurent d'autre chose
Mais de cela encore.
Certains succombent à leur folie.
Souvent dans une rue la peur exhale.
Nous allons donc tous en mourir !
Nous allons donc tous en mourir !
Nous allons donc tous en mourir !
C'est un qui devient fou.
Il crie sa folie.
La plupart de ceux qui deviennent fous
Sont confinés de corps et d’esprit.
Ils ne disent cela qu'à leurs proches.
Ils sentent que la folie les gagne.
Elle les gagne.
Et puis ils deviennent fous.
Une nouvelle folie.
Le corps refuse les perfusions.
Ils meurent de faim.
Une nouvelle catatonie.
Les médecins n'avaient jamais vu ça, non plus.
Ils n'avaient pas imaginé.
La poésie de la mort leur manque.
L'imagination de l'insoupçonnable.
La poétique épistémologique qui tue
l'ingénieur pour le génie.
Becs dans l'eau !

La mort opère sinon par la LND.
Une neurasthénie létale en est la cause.
La létalité de 99 % est presque parfaite
Pour la population au dessus de seize ans.
Elle continue à ratiboiser les vies.
Aujourd’hui encore à flots de peines.
Les prières restent vaines.
Cette fois, temples et églises sont vides.
On croit au mauvais diable.
Plus au bon dieu.
Les croyants sont morts.
La neurasthénie létale a frappé.
Elle frappe tous les extrémistes.
Donc les croyants, entre autres.
Surtout les téméraires aventuriers.
Ensuite les peureux extrêmes.
Seuls les modérés semblent protégés.
Nous avons vu, étonnés, certains se mourir.
On les croyait gens modérés
Eh bien non, comme les autres
En cinq heures, c'était fini.
Désormais, on le dit beaucoup, ça :
"se mourir".

Car la mort vient de l'intérieur,
Du cœur même de la vie !
La neurasthénie est subite.
Elle saisit à l'aube et tue à midi
Le malade n'a plus la force de rien
Jamais elle ne tue la nuit
C’est la pensée qui meurt d’abord
La tête est vidée, sens paralysés
Sans pensée point de vie, la mort vient

Des gens modérés sont aussi morts
Ils avaient excessivement peur de la mort
La neurasthénie létale les a atteints.
Ils n'étaient pas parfaitement modérés.
Ce fut d'abord incompréhensible
Quand l'épidémie arriva.
On comprit autre chose aussi.
Les désinvoltes aussi !
Quoique modérés par nature.
Ils défiaient un peu la maladie
Ils n'avaient pas assez peur de cette mort
Ils sont tous morts ceux-là.
Ils croient vivre et...
Eh bien non, ils meurent !

C'est ça une épidémie.
Tu crois à tort.
Et tu meurs, et en plus idiot.
lethal neurasthenia dead
LND dit l'OMS
On s'en moque de son nom.
On confine à bloc, on a peur.
On a peur de mourir, et dehors.
Car les services publics vous prennent.
La loi sur les incinérations y oblige,
Les fours tournent sans cesse.
Sauf si ses employés meurent.
Car la LND est vicieuse.
Qui prend ton esprit, en jouit,
Quelques heures ébahies,
Puis elle prend ton cœur
Qui cesse de battre en toi
Par un chagrin profond.
Le malade ne sent rien
Il ne dit même pas son mal
Il décline et meurt en silence.
Comme un éphémère papillon.

Voilà ce que nous sommes
Des papillons au vent du mal.
Au vent trop fort qui claque.
Puis des fumées au vent.
Voilà la leçon, immense.
Nous ne sommes rien.
Mais alors rien du tout, du tout !

Un point commun nous réunit.
Du moins de plus en plus.
Dans tous les pays on le dit.
On espère.
Redevenir des hommes vifs,
Droits, propres, sérieux, généreux...
Des trucs comme ça.
Je ne sais pas, mais en tout cas,
Sans ce mal sournois.

L'épidémie, nul ne l'a vue venir.
Il faut admettre aujourd'hui
Que nous voulons tous plus nettement
Vivre ici sur la planète bleue
Dont nous semblons plus amoureux
Nous gardons le seul bien de l'Homme d'hier.
L'espoir, mais nous, nous le cultivons.
Nous le bâtissons pierre à pierre.
Et de nous, qui sommes rien,
Nous savons l'immensité du défi.
C'est à cela que dorénavant
S'accrochent nos vies.
Mais sans ferveur.
Car cela nous tuerait tous.

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