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L'euro numérique pourrait remplir les tuyaux monétaires et ainsi supporter l'euro...? A propos d'un Dossier, Revue Banque.



Le bruit fait autour de l'euro numérique est grand. Mais il résulte de coups sur un caisse vide. On comprend mal à quoi servirait l'euro numérique. En effet, la monnaie est informatique et donc numérique depuis très longtemps, et les instruments de paiement en assurent une circulation efficace. Presque immédiate...

Le compte est lui-même en passe de devenir une sorte de pur équivalent de l'instrument de paiement.

On se connecte. On fait trois clics dont un après un numéro sur un clavier virtuel. Et le paiement irrévocable est fait ! Voilà une étude qui manque et qui exige la force de la jeunesse : le compte instrument de paiement. Voilà une très vielle idée puisque l'idée même de compte courant ne repose que sur la convention de faire des paiements réciproques, idée à néanmoins totalement rénover au vu du droit européen (pardon, du Code monétaire et financier). L'instrument de paiement est aujourd'hui clairement une convention établissant des procédés pour réaliser le paiement (bref l'instrument de paiement n'est plus enclavé dans le "titre" encore que, parfois, à lire...).

Bon, l'euro informatique circule très vite, y compris avec une page internet de compte !

Passons.

L'euro numérique s'il n'est qu'une duplication de l'actuelle monnaie sera donc :

- de l'euro, on l'a déjà ;
- numérique, mais l'euro est déjà numérique - informatique.

Ce dernier point n'avait été souligné et compris avec l'apparition de la monnaie électronique, il ne l'est guère plus aujourd'hui. Certains pensent que la seule monnaie électronique est le Bitcoin... les cryptomonnaies. Il est consternant de voir comment les esprits disruptifs sont aveugles sur les disruptions précédentes (le besoin d'exister...).

En somme, l'euro numérique annoncé ou au moins étudié n'étant qu'une nouvelle forme de l'euro, nous avons du mal à voir son ou ses utilités fondamentales. Nous le comprenons bien pour la chine : le chinois de la Chine profonde a accès à un smartphone sans encore avoir un compte (bancaire). Le Yuan numérique ira direct sur un smartphone sans banque ou contrat de compte... Belle utilité.

Tel ne serait pas le cas si l'euro numérique devait être une nouvelle monnaie avec son cours, mais alors comment la concevoir ? Là, on comprendrait que l'euro numérique soit un grand projet. Deux monnaies pour une seule zone monétaire, ce serait un moyen de stabilisation (et de sécurité numérique...).

Dans ce dossier de Banque, il est indiqué qu'il s'agirait de "ne pas perdre le contrôle du marché européen des paiements" selon Sylvie Goulard, et qu'il y aurait, selon la Revue Banque, "parmi les pistes envisagées, la création d’une monnaie numérique de banque centrale (MNBC). Une réflexion est en cours…"

Certes la monnaie a toujours été une réalité commerciale, l'Etat en faisant commerce pour assurer tous les autres commerces (mais désormais la BCE n'est pas l'Etat..., mention au passage).

Autrement dit, l'euro numérique serait une sorte de moyen de lutter contre à la fois des systèmes ou instruments privés qui pourraient sans le e-€ se remplir de devises ou de cryptomonnaies ?

La question est nébuleuse mais elle nous parle toute de même. Elle va supposer une aptitude à l'invention qui n'est pas exactement la tradition de la Banque de France, mais la (jeune) BCE est elle plus agile qui a pu réécrire le droit monétaire européen sans modifier le moindre alinéa.

Sur ce sujet crypto publique (MNBC) il y a à travailler, pour mieux le saisir, le lien structure (blockchain, logiciel) nature de l'objet ; une crypto monnaie de BCE sera attachée à sa structure logicielle, en vérité il n'y a pas de "lien", il y a identité de l'objet à sa structure, alors que le billet de banque ne dépend pas de l'imprimerie nationale qui l'a fabriqué - il en est autonome. Alors, on change de pied, ce serait plutôt supporter l'euro en créant un "objet-struture" applicable autrement dans les supports informatiques (terminaux informatiques divers ou autres).

Pour la première fois, nous avons le sentiment que le projet creux pourrait se remplir. Mais le professeur n'est en passe de devenir qu'un amateur éclairé, face à une montagne d'informations qu'il n'a aucun moyens de traiter. La Banque de France doit apporter sa part d'innovation et elle sait que la voie des cabinets de consultants n'est plus à la mode...






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