Monde financier et bancaire et Master Droit des Affaires option Master Droit Bancaire & Financier (Ecole de droit de Clermont-Ferrand)



La moitié des biens sur terre seront demain des actifs financiers (notion en herbe, voyez notre ouvrage). Cela s'opère dans une sorte de jungle financière et numérique, on l'a écrit dans une précédente note d'il y a quelques jours.

Sur le registre du fond.


La financiarisation est aussi aidée par le fait que la loi est dépassée (ou... contournée, surpassée, décalée, déclassée... on ne sait comment dire tellement le droit applicable est loin des réalités et pratiques. En effet, les autorités publiques - financières ou générales - incapables non seulement de la moindre anticipation mais d'un accompagnement en temps réel.

On est entrain d'assister à une financiarisation échevelée à travers des émissions de "coins" via des opérations publiques d'appels à l'épargne (à l'épargne ou à autre chose) ou l'on peut acheter ou souscrire tout et n'importe quoi. Les pouvoirs publics à l'échelle nationale, européenne et internationale observent... le public qui souscrit. Notons le fait. On discutera demain des actions en responsabilité, peut-être contre les institutions publiques qui ont regardé au lieu de légiférer, de réguler et de réglementer.

Nos sociétés étaient financiarisées mais la finance, même avec une partie ou des couches totalement spéculatives (au sens de gain mais aussi au sens de pari), avait un sens. Du moins pour qui connaissait un peu la finance. Aujourd'hui, c'est à un cycle véritablement libertarien où tout le monde semble pourvoir faire tout ce qui lui chante dès lors que cela passe par une bécane informatico-numérique.

Malheureusement, le citoyen lambda paye des impôts (pour un ordre étatique qu'il n'a pas) et si lui dépasse un peu la bande blanche, il est poursuivi par la patrouille. En revanche, une grande organisation, abstraite, mystérieuse mais électronique peut faire ce qu'elle veut. Créer une monnaie alternative ? Aucun problème : qui oserait parler du monopole public d'émission des monnaies publiques (étatiques ou interétatiques comme l'euro), quand bien même le principe serait dans les traités européens ? Propos ringard !

Le droit bancaire et financier est ainsi une spécialité qui devient... générale. Elle est utile au-delà des entités à objet financier (banques, fonds communs...) et du rapport de ces entités avec leurs clients ou souscripteurs (associés, obligataires, indivisaires, assurés...).

Je change de registre pour regarder l'aspect professionnel.

Les possibilités d'emplois, d'activités et de carrières sont grandes. Mais faut-il encore le comprendre et travailler. Or les étudiants cherchent à s'impliquer là où tout le monde est déjà. Aveuglé par les grandes matières visibles à la faculté mais parfois peu visibles dans la pratique.

"...sur les rémunérations des juristes d’entreprise, il apparaît que le salaire annuel moyen de ceux exerçant dans le secteur « banque, finance et assurance » atteint 48.265 euros, soit un peu en deçà du salaire de référence à ce poste qui est de 50.113 euros. En revanche, les responsables juridiques du secteur de la finance perçoivent entre 10 % et 13 % de plus (74.481 euros) que le salaire moyen de référence dans leur fonction (67.791 euros). ...
Source : http://www.agefi.fr/emploi/actualites/hebdo/20170511/a-recherche-juriste-30-217518

Pour ceux qui ont choisi l'option Droit bancaire et financier, 20 métiers s'ouvrent à eux. Souvent ils n'en connaissent même pas les noms. Ils ne savent s'orienter que vers "juriste d'entreprise" (la formule des années 70), avocat d'affaires (il faudrait dire avocat en droit des affaires) et "juriste de banque".

Ces trois formules ne veulent pas toujours dire quelque chose de très précis.

Ce qui est intéressant, au cours d'un master 2 spécialisé, c'est de s'orienter dès le mois d'octobre vers un secteur précis pour obtenir un stage dans une activité très spécialisée. Un débutant ne peut pas être polyvalent si l'on attend de la qualité. Il faut apprendre la vie professionnelle, les actes basiques (rédiger une lettre, un contrat, des clauses...) et investir intellectuellement le domaine (se coltiner deux directives européennes de 120 pages, 120 articles de loi et 50 publications).

C'est à ce prix qu'un Master 2 est utile.

Je change encore un peu de registre pour faire du coaching à distance.

Chaque année, je présente 20 métiers de juristes, l'équipe pédagogique insiste par ailleurs, chacun avec sa compétence et au vu de son domaine. Les étudiants ne comprennent ces métiers que difficilement. Et pourtant ce n'est pas faute de répéter les choses.

Les étudiants ne comprennent d'ailleurs pas qu'il s'agit d'avoir tout de suite des comportements de professionnels : on vient aux cours, on participe aux cours, on anticipe les cours enlisant, on assure un suivi des cours donnés, on lit la presse, on apprend à connaître un secteur...

On achète aussi ses livres et ses codes, car sans outil on ne peut pas travailler... Linkedin et généralement l'internet ne compensent pas le besoin d'avoir en quelques centaines de pages une matière, sa cohérence (aussi imparfaits que soient les ouvrages).

Même si l'on souhaite écrire un mémoire, rien n'interdit, sauf si le sujet est très classique et académique, d'ainsi s'impliquer. Et ce afin que le mémoire soit un premier acte professionnel et non un devoir rendu au professeur...

Il est parfois difficile de convaincre les étudiants. Entre ceux qui comprennent et font, et ceux qui restent sur de vieilles lunes, la différence est grande. Tellement grande, qu'elle en devient douloureuse pour le professeur qui voit des carrières démarrer et d'autres déjà s'enliser.

Il faut certes tenir compte du niveau de chacun. Tout le monde ne peut pas prétendre aux mêmes voies. C'est ainsi. Nous avons toujours à nos côtés des plus forts et des plus faibles. Dans un lot de succès il y a des succès relatifs, voire des échecs. Mais ils sont en grande partie signé de l'étudiant lui-même.

De nombreux étudiants extérieurs devraient cette année rejoindre Clermont. Ils retourneront vite et aisément dans leur ville ou région dans laquelle il n'existe pas de formation aussi spécialisée. En effet, ils trouveront facilement un stage dans une ville qui n'a pas un tel diplôme spécialisé. Ce sont des étudiants qui, s'ils s'impliquent, s'ouvriront les portes des plus grandes entités. Mais faut-il avoir un peu d'ambition, de vision, et ne pas vouloir trouver à s'épanouir au coin de sa rue.

Ne pas refuser un stage à Paris ou dans une autre capitale pour un confort de quelques semaines.

Ce confort coûtera alors très cher.

La difficulté est souvent désormais de fournir des étudiants de qualité e spécialisé au vu des postes suggérés ou proposés. La difficulté est d'avoir à répéter des choses que les étudiants ne veulent pas entendre. Commencer dans une fonction spécialisée ne veut pas dire qu'on y restera durant dix ans.

Même assisté de jeunes professionnels que cette équipe pédagogique a formés, le message ne passe pas toujours bien. Enfin, il passe aussi parfois bien, d'où des succès notables.

La sanction est pourtant éditfiante : échec à l'examen (même en M2 c'est possible) et la poursuite d'études un peu illusoires ou le chômage. Quand on a tout en main pour réussir et que l'on en fait rien, cela laisse perplexe et cela mérite bien un billet de blog.





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Les stages en droit peuvent être bien payés, on a le cas à Clermont avec quelques employeurs et les entités ci-dessous peuvent être intégrées si on applique à la lettre tous les conseils :

Carrière Juridiques . Com relate des stages juridiques

L'Agefi, A la recherche du juriste 3.0

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