Dans ces matins d'été, de bonne heure, les touristes n'envahissent pas la boulangerie-café. Les initiés utilisent cette fenêtre pour boire quelques cafés, comme dans les semaines creuses d'automne où l'on s'attarde volontiers au comptoir.
Un local arrive et un autre, au milieu du comptoir, occupés de part et d'autre par d'autres montagnards, lui lance :
— "A ce'qui paraît tu as fait banco avec la banque ?"
Le charpentier marmonne...
— "T'es un peu trop au courant de tout toi", mais il sourit.
Le patron ne comprend pas. Ses sourcils levés sont une question. Le charpentier répond énigmatiquement.
— "Bah c'est l'histoire avec la banque...".
Le patron sourit et lui lance :
— "Tu ne payes plus tes factures ou quoi ?".
— "Oh ! Que tu vois ma femme pas payer les factures, elle paye tout et compte tout, comme au boulot !" répond le client.
Sa femme est comptable dans une officine suisse qui navigue entre la gestion de patrimoine, les opportunités immobilières, la gestion de fortune ; un truc bien suisse je vous assure ; je la connais, par un pur hasard. Elle n'a pas de diplômes ronflants, et n'a pas fait une grande école, mais elle est débrouillarde et travaille en Suisse depuis longtemps, à peu près vingt ans maintenant. Elle a le culot des filles du sud et fait des merveilles avec son art de la polyvalence. Elle ne sait rien mais comprend tout. Elle a envoyé son mari à la cour d'appel - dit le mari - le jour des plaidoiries, je pense qu'elle a parié que son allure de travailleur du bois ferait sensation.
Ce même mari résume, il a l'air de ne savoir que résumer, mais il résume bien :
— "Elle a dit à l'avocat qu'on n'avait pas compris l'emprunt de la banque avec les francs suisses. Les juges ont dit qu'on n'avait rien compris, on ne payera pas d'intérêts à la banque, rien pour 15 ans".
La suite de la conversation vaut le détour.
Des sommes importantes sont échangées par-dessus le comptoir, ce sont les gains supposés du couple qui a ainsi obtenu un crédit gratuit. Alors le patron du café termine la conversation, comme il sait le faire, pour animer son comptoir :
— "Pour sûr, en Savoie on ne sait pas ce que c'est le franc suisse, on est aussi couillon que Macron !"
Et puis tout le monde éclate de rire.
Je me suis demandé ce que Macron venait faire là-dedans, mais j'ai bien compris tout le reste.
Un local arrive et un autre, au milieu du comptoir, occupés de part et d'autre par d'autres montagnards, lui lance :
— "A ce'qui paraît tu as fait banco avec la banque ?"
Le charpentier marmonne...
— "T'es un peu trop au courant de tout toi", mais il sourit.
Le patron ne comprend pas. Ses sourcils levés sont une question. Le charpentier répond énigmatiquement.
— "Bah c'est l'histoire avec la banque...".
Le patron sourit et lui lance :
— "Tu ne payes plus tes factures ou quoi ?".
— "Oh ! Que tu vois ma femme pas payer les factures, elle paye tout et compte tout, comme au boulot !" répond le client.
Sa femme est comptable dans une officine suisse qui navigue entre la gestion de patrimoine, les opportunités immobilières, la gestion de fortune ; un truc bien suisse je vous assure ; je la connais, par un pur hasard. Elle n'a pas de diplômes ronflants, et n'a pas fait une grande école, mais elle est débrouillarde et travaille en Suisse depuis longtemps, à peu près vingt ans maintenant. Elle a le culot des filles du sud et fait des merveilles avec son art de la polyvalence. Elle ne sait rien mais comprend tout. Elle a envoyé son mari à la cour d'appel - dit le mari - le jour des plaidoiries, je pense qu'elle a parié que son allure de travailleur du bois ferait sensation.
Ce même mari résume, il a l'air de ne savoir que résumer, mais il résume bien :
— "Elle a dit à l'avocat qu'on n'avait pas compris l'emprunt de la banque avec les francs suisses. Les juges ont dit qu'on n'avait rien compris, on ne payera pas d'intérêts à la banque, rien pour 15 ans".
La suite de la conversation vaut le détour.
Des sommes importantes sont échangées par-dessus le comptoir, ce sont les gains supposés du couple qui a ainsi obtenu un crédit gratuit. Alors le patron du café termine la conversation, comme il sait le faire, pour animer son comptoir :
— "Pour sûr, en Savoie on ne sait pas ce que c'est le franc suisse, on est aussi couillon que Macron !"
Et puis tout le monde éclate de rire.
Je me suis demandé ce que Macron venait faire là-dedans, mais j'ai bien compris tout le reste.